• En ces temps de fête de l'humanité, un titre d'Allain Leprest "Sacré coco" !

     

    Paroles :

     

    Déjà qu'à un an ses parents
    Poussaient son landau en gueulant
    Pour Vanzetti et pour Sacco
    Il a grandi sous une banderole
    Entre une affiche et un seau d' colle
    La moindre manif, il y go
    Sacré coco

    Soixante-dix piges et des poussières
    Qu'il balaie chaque anniversaire
    Avec les miettes et les mégots
    Comme il dit "J' suis un dinosaure"
    On cherchait pas le même trésor
    C'est là qu'on n'est pas ex-æquo
    Sacré coco

    Il dit aussi "Juré, craché !

    Même si j’étais haricotier
    J' boss'rai pas pour des haricots
    Et si ça arrange leurs affaires
    Demain pour la classe ouvrière
    J' port'rai des godasses en croco"
    Sacré coco

    Il dit même "Pour les non-voyants
    Il faudrait écrire les slogans
    En braille sur les calicots"
    En classe, il a pas été loin
    Mais il connaît sur l' bout des poings
    Cézanne, Beethov' et l' père Hugo
    Sacré coco

    On rentre chez lui sans frapper
    Là où c'est écrit "J'aime la paix"
    Au trente-six rue des coquelicots
    On sirote un alcool de fruits
    En rigolant, il dit qu' chez lui
    C'est l' temps des cerises en bocaux
    Sacré coco

    On chante la jeune garde à tue-tête
    Quand c'est qu' des fois sous sa casquette
    Souffle un vieux coup de sirocco
    Et le lendemain, sa gueule de bois
    Sûr c'est la faute à Paribas
    C.I.A. monopole and co
    Sacré coco

    Pour la castagne, il crie "Dacord !"
    Pour la fiesta, il crie "D'abord !"
    Et pour le cul, il crie "Banco !"
    Il dit encore "Si il fait froid
    Lutte à l'envers, lutte à l'endroit
    Se battre, c'est se faire son tricot"
    Sacré coco

    "Y a pas de sans-culotte au ciel"
    Comme il dit "J'suis pas éternel
    D'ailleurs, Dieu c'est du rococco
    Quand j' s'rai mort, juste un bouquet rouge
    Des chansons et des gens qui bougent
    Pour qu' le vent reprenne en écho"
    Sacré coco

     

     

    Le son :

     

     

     

     

     Vidéo (extrait d'un concert) :

     


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  • L'adaptation du déserteur de Boris Vian réalisée par Renaud (Album "Morgane de toi" - 1983).

     

     

    Paroles :

     

    Monsieur le président
    Je vous fais une bafouille
    Que vous lirez sûrement
    Si vous avez des couilles
    Je viens de recevoir
    Un coup d'fil de mes vieux
    Pour m'prévenir qu'les gemdarmes
    S'étaient pointés chez eux
    J'ose pas imaginer
    C'que leur a dit mon père
    Lui, les flics, les curés
    Et pis les militaires
    Les a vraiment dans l'nez
    P't-être encore plus que moi
    Dès qu'il peut en bouffer
    L'vieil anar' y s'gêne pas
    L'vieil anar' y s'gêne pas

    Alors y parait qu'on m'cherche
    Qu'la France a besoin d'moi
    C'est con, j'suis en Ardèche
    Y fait beau, tu crois pas
    J'suis là avec des potes
    Des écolos marrants
    On a une vieille bicoque
    On la retappe tranquillement
    On fait pousser des chèvres
    On fabrique des bijoux
    On peut pas dire qu'on s'crève
    L'travail, c'est pas pour nous
    On a des plantations
    Pas énormes, trois hectares
    D'une herbe qui rend moins con
    Non, c'est pas du ricard
    Non, c'est pas du ricard

    Monsieur le président
    Je suis un déserteur
    De ton armée de glands
    De ton troupeau d'branleurs
    Ils auront pas ma peau
    Toucheront pas à mes cheveux
    J'saluerai pas l'drapeau
    J'marcherai pas comme les boeufs
    J'irai pas en Allemagne
    Faire le con pendant douze mois
    Dans une caserne infame
    Avec des plus cons qu'moi
    J'aime pas recevoir des ordres
    J'aime pas me lever tôt
    J'aime pas étrangler le borgne
    Plus souvent qu'il ne faut
    Plus souvent qu'il ne faut

    Puis surtout c'qui m'déplait
    C'est que j'aime pas la guerre
    Et qui c'est qui la fait
    Ben c'est les militaires
    Ils sont nuls, ils sont moches
    Et pis ils sont teigneux
    Maintenant j'vais t'dire pourquoi
    J'veux jamais être comme eux
    Quand les Russes, les Ricains
    Feront péter la planete
    Moi, j'aurais l'air malin
    Avec ma bicyclette
    Mon pantalon trop court
    Mon fusil, mon calot
    Ma ration d'topinambour
    Et ma ligne Maginot
    Et ma ligne Maginot

    Alors me gonfle pas
    Ni moi, ni tous mes potes
    Je serai jamais soldat
    J'aime pas les bruits de bottes
    T'as plus qu'a pas t'en faire
    Et construire tranquilos
    Tes centrales nucléaire
    Tes sous-marins craignos
    Mais va pas t'imaginer
    Monsieur le président
    Que j'suis manipulé
    Par les rouges ou les blancs
    Je n'suis qu'un militant
    Du parti des oiseaux
    Des baleines, des enfants
    De la terre et de l'eau
    De la terre et de l'eau

    Monsieur le président
    Pour finir ma bafouille
    J'voulais t'dire simplement
    Ce soir on fait des nouilles
    A la ferme c'est l'panard
    Si tu veux, viens bouffer
    On fumera un pétard
    Et on pourra causer
    On fumera un pétard
    Et on pourra causer.

     

     

     


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  • En ce jour de défilé du 14 juillet ... La médaille de Renaud (Album : A la belle de Mai - 1994) ! Un petit bijou...

     

    Paroles :

     

    Un pigeon s'est posé
    Sur l'épaule galonnée
    Du Maréchal de France
    Et il a décoré
    La statue dressée
    D'une gastrique offense
    Maréchaux assassins
    Sur vos bustes d'airain
    Vos poitrines superbes
    Vos médailles ne sont
    Que fientes de pigeons
    De la merde

    Un enfant est venu
    Aux pieds de la statue
    Du Maréchal de France
    Une envie naturelle
    L'a fait pisser contre elle
    Mais en toute innocence
    Maréchaux assassins
    Le môme mine de rien
    A jolimenent vengé
    Les enfants et les mères
    Que dans vos sales guerres
    Vous avez massacrés

    Un clodo s'est couché
    Une nuit juste aux pieds
    Du Maréchal de France
    Ivre mort au matin
    Il a vomi son vin
    Dans une gerbe immense
    Méréchaux assassins
    Vous ne méritez rien
    De mieux pour vos méfaits
    Que cet hommage immonde
    Pour tout le sang du monde
    Par vos sabres versé

    Un couple d'amoureux
    S'embrasse sous les yeux
    Du Maréchal de France
    Muet comme un vieux bonze
    Il restera de bronze
    Raide comme une lance
    Maréchaux assassins
    L'amour ne vous dit rien
    A part bien sûr celui
    De la Patrie hélas
    Cette idée dégueulasse
    Qu'à mon tour je conchie

     

     


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  • Une analyse de la France, et de ceux qui y vivent, en 1975. Toujours d'actualité, non?



    "Ils s'embrassent au mois de Janvier,
    car une nouvelle année commence,
    mais depuis des éternités
    l'a pas tell'ment changé la France.
    Passent les jours et les semaines,
    y a qu'le décor qui évolue,
    la mentalité est la même :
    tous des tocards, tous des faux culs.

    Ils sont pas lourds, en février,
    à se souvenir de Charonne,
    des matraqueurs assermentés
    qui fignolèrent leur besogne,
    la France est un pays de flics,
    à tous les coins d'rue y'en a 100,
    pour faire règner l'ordre public
    ils assassinent impunément.

    Quand on exécute au mois d'mars,
    de l'autr' côté des Pyrénées,
    un arnachiste du Pays basque,
    pour lui apprendre à s'révolter,
    ils crient, ils pleurent et ils s'indignent
    de cette immonde mise à mort,
    mais ils oublient qu'la guillotine
    chez nous aussi fonctionne encore.

    Etre né sous l'signe de l'hexagone,
    c'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'moment,
    et le roi des cons, sur son trône,
    j'parierai pas qu'il est all'mand.

    On leur a dit, au mois d'avril,
    à la télé, dans les journaux,
    de pas se découvrir d'un fil,
    que l'printemps c'était pour bientôt,
    les vieux principes du seizième siècle,
    et les vieilles traditions débiles,
    ils les appliquent tous à la lettre,
    y m'font pitié ces imbéciles.

    Ils se souviennent, au mois de mai,
    d'un sang qui coula rouge et noir,
    d'une révolution manquée
    qui faillit renverser l'Histoire,
    j'me souviens surtout d'ces moutons,
    effrayés par la Liberté,
    s'en allant voter par millions
    pour l'ordre et la sécurité.

    Ils commémorent au mois de juin
    un débarquement d'Normandie,
    ils pensent au brave soldat ricain
    qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui,
    ils oublient qu'à l'abri des bombes,
    les Francais criaient "Vive Pétain",
    qu'ils étaient bien planqués à Londres,
    qu'y avait pas beaucoup d'Jean Moulin.

    Etre né sous l'signe de l'hexagone,
    c'est pas la gloire, en vérité,
    et le roi des cons, sur son trône,
    me dites pas qu'il est portugais.

    Ils font la fête au mois d'juillet,
    en souv'nir d'une révolution,
    qui n'a jamais éliminé
    la misère et l'exploitation,
    ils s'abreuvent de bals populaires,
    d'feux d'artifice et de flonflons,
    ils pensent oublier dans la bière
    qu'ils sont gourvernés comme des pions.

    Au mois d'août c'est la liberté,
    après une longue année d'usine,
    ils crient : "Vive les congés payés",
    ils oublient un peu la machine,
    en Espagne, en Grèce ou en France,
    ils vont polluer toutes les plages,
    et par leur unique présence,
    abîmer tous les paysages.

    Lorsqu'en septembre on assassine,
    un peuple et une liberté,
    au cœur de l'Amérique latine,
    ils sont pas nombreux à gueuler,
    un ambassadeur se ramène,
    bras ouverts il est accueilli,
    le fascisme c'est la gangrène
    à Santiago comme à Paris.

    Etre né sous l'signe de l'hexagone,
    c'est vraiment pas une sinécure,
    et le roi des cons, sur son trône,
    il est français, ça j'en suis sûr.

    Finies les vendanges en octobre,
    le raisin fermente en tonneaux,
    ils sont très fiers de leurs vignobles,
    leurs "Côtes-du-Rhône" et leurs "Bordeaux",
    ils exportent le sang de la terre
    un peu partout à l'étranger,
    leur pinard et leur camenbert
    c'est leur seule gloire à ces tarrés.

    En Novembre, au salon d'l'auto,
    ils vont admirer par milliers
    l'dernier modèle de chez Peugeot,
    qu'ils pourront jamais se payer,
    la bagnole, la télé, l'tiercé,
    c'est l'opium du peuple de France,
    lui supprimer c'est le tuer,
    c'est une drogue à accoutumance.

    En décembre c'est l'apothéose,
    la grande bouffe et les p'tits cadeaux,
    ils sont toujours aussi moroses,
    mais y a d'la joie dans les ghettos,
    la Terre peut s'arrêter d'tourner,
    ils rat'ront pas leur réveillon;
    moi j'voudrais tous les voir crever,
    étouffés de dinde aux marrons.

    Etre né sous l'signe de l'hexagone,
    on peut pas dire qu'ca soit bandant
    si l'roi des cons perdait son trône,
    y aurait 50 millions de prétendants."

    Une analyse de ce texte au lien suivant : link

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  • Quand Serge Gainsbourg a adapté la marseillaise à la mode reggae, pour lui redonner son vrai sens, cela a fait scandale!

    La première vidéo est célèbre, elle se déroule à Strabourg, lieu d'un concert prévu pour Gainsbourg. Mais sous la pression locale (alertes à la bombe, forces de police en masse, présence de paras d'extrème droite dans la salle qui s'étaient juré de faire reculer le chanteur à la tête de chou, ...),  les musiciens Jamaïquains ont pris peur et n'ont pas voulu se produire ce soir là. Gainsbourg sera géant et les paras devront se lever et respecter la marseillaise qu'il va entonner avec toute la salle a capella ...



    Une vidéo avec l'adaptation originale de la marseillaise : "Aux armes et caetera"  et une interview de Gainsbourg à propos de cette chanson:


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